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La coach sentimentale
18 octobre 2007

Alors faut-il admirer pour aimer ? L’admiration

Alors faut-il admirer pour aimer ?

L’admiration fait très souvent partie des « ingrédients » de l’amour. Il est vrai qu’il est impossible d’aimer quelqu’un sans lui trouver de grandes qualités que l’on admire. Ainsi, admiration et amour peuvent faire très bon ménage, à la seule condition que l’admiration ne se base pas sur : « L’autre est mieux que moi ».
Explications !

Trois cas de figures
Premier cas

Il se peut en effet qu’une personne croit tomber en amour pour quelqu’un parce qu’il (elle) possède telle ou telle qualité… qu’elle n’a pas elle-même : "Je l’aime parce qu’il a telle qualité (que je n’ai pas)".
Ainsi, elle pense inconsciemment que cette qualité qu’elle admire tant va en quelque sorte « déteindre » sur elle. Par exemple, si elle doute de son intelligence, elle aura tendance à penser qu’elle est malgré tout intelligente puisqu’elle est aimée par quelqu’un d’intelligent. Si elle se trouve peu cultivée, la culture de l’autre lui tiendra lieu de culture personnelle. Elle se rassurera donc sur ses propres limitations en admirant la qualité qui, selon elle, lui manque.

Deuxième cas

Une personne peut aussi admirer dans son entier quelqu’un qu’elle mettra sur un piédestal.
Cette attitude est très fréquente. Elle ne peut le(la) regarder qu’en levant la tête puisqu’elle se place d’emblée à un niveau inférieur. Malheureusement, il est très inconfortable que la barre soit placée si haut : aucun droit à l’erreur n’est permis. Il ne s’agit pas toujours d’amour. Il s’agit souvent d’admiration excessive. Lorsque l’on bénéficie d’une bonne estime de soi, on ne considère pas l’autre comme supérieur ou inférieur à soi : l’autre est tel qu’il est, un point, c’est tout.

Troisième cas

Il se peut aussi que certaines personnes "utilisent" les qualités morales, intellectuelles, relationnelles, si "admirables" de leur partenaire pour se valoriser socialement.
Ils se valorisent auprès des autres (amis, relations professionnelles, famille) : leur partenaire n’a alors qu’une valeur de trophée et, une fois encore, il ne s’agit pas d’amour. Si ce partenaire, tel un faire-valoir, commet des erreurs et ne satisfait pas les attentes trop élevées de cette personne sur le plan du paraître, il sera critiqué et peut-être laissé pour compte car il ne tiendra plus son rôle.
L’admiration pour les seules valeurs du paraître (les apparences : signes extérieurs de richesse, bonne famille, bonne école, bonne éducation, bonnes fréquentations, excellente réussite professionnelle…) ne peut en aucun cas être confondu avec de l’amour. Il s’agit d’une admiration intéressée qui puise sa source dans le manque de confiance en soi. Que devient cet amour-admiration lorsque survient un "revers de fortune", une perte d’emploi ?

Les conséquences d’une admiration excessive
Sur soi :

Une personne qui est persuadée que l’autre est "tellement mieux" risque bien de vivre sans arrêt dans l’inquiétude de décevoir l’autre à chaque instant. Le décalage ainsi vécu (qu’il soit justifié ou non) génère des attitudes et des comportements trop souvent dénués de spontanéité. Car si l’autre n’a pas droit à l’erreur, cette personne non plus. Dotée d’une faible estime d’elle-même, elle craint que l’autre ne s’aperçoive qu’elle n’est pas "à la hauteur" : elle se tient toujours sur la défensive. Comment, dans ces conditions, vivre une relation épanouissante ?

Sur l’autre :

L’autre qui se sent admiré, ressent qu’il n’a pas le droit à l’erreur et peut percevoir qu’il n’est pas fondamentalement aimé pour ce qu’il est mais pour ce qu’il fait.

L’admiration est saine…
Si elle porte sur des qualités de "l’être"

L’être et le faire ne sont pas synonymes : nous ne sommes pas ce que nous faisons. Ainsi, la confusion entre les deux est extrêmement fréquente et amène à certains dérapages du genre : "Il (elle) est très doué pour la communication, ce qui prouve que c’est quelqu’un de bien".
Dans cet exemple, on assimile des qualités relationnelles à des qualités morales. Une fois encore, la déception est prévisible lorsque cette personne découvrira que l’autre n’est pas "exceptionnel". L’autre n’y est pourtant pour rien ! Mais la personne qui l’a admirée peut se sentir légèrement trahie…
L’admiration est saine si elle porte sur les valeurs de l’être : les qualités humaines, propres, et qui ne dépendent pas de sa situation ou de ses connaissances. Par exemple, aimer l’autre pour son calme naturel, son autonomie, son côté pratique, son esprit libre, son côté rêveur… est valorisant pour le couple car l’être aimé est aimé pour ce qu’il est.

Si l’on sait que cette personne, aussi admirable soit-elle, n’est pas parfaite

Il (elle) commet des erreurs, il se trompe, il a des défauts…Ce qui est parfois malsain dans l’admiration, c’est "si l’autre devient moins admirable, forcément je le suis moins, moi aussi". Moins on admire l’autre, moins l’on s’apprécie soi-même. L’estime de soi ne peut se fonder dans le regard que l’on porte sur la valeur de l’autre.
Dès que l’autre n’est plus à la hauteur, l’estime de nous-même chute ! S’installe alors de la rancœur contre l’autre qui, par son comportement (paroles et actes), parce qu’il s’est révélé décevant (tout simplement humain), n’entretient plus ou entretient mal l’estime de soi de celui (celle) qui l’admirait tant. Cette personne finit par ne plus l’admirer du tout. Elle se pose alors en victime. Mais victime de quoi ? De l’imperfection de l’autre qui devrait à ses yeux s’excuser de n’être qu’un être humain.

Admirer l’autre enrichit une relation amoureuse dès lors que les deux partenaires ont chacun une admiration qui n’est pas inconditionnelle. L’admiration est formidable pour le couple si chacun est lucide quant aux côtés positifs et négatifs de l’autre comme de soi.

Connaître les limites de l’être aimé constitue l’un des fondements de l’amour. Pouvoir dire à l’autre : "Je t’aime avec toutes tes qualités, et j’admire particulièrement (…), mais je sais aussi que tu n’es pas parfait(e)" est la plus belle déclaration d’amour.

Par exemple, dans un couple, la femme peut admirer le calme et la réserve de son partenaire tout en estimant que son côté plutôt rêveur et distrait est parfois très agaçant. Cet homme peut admirer l’enthousiasme et le côté extraverti de sa compagne tout en considérant qu’il y a des moments où elle l’épuise… L’admiration de l’autre ne doit en aucun cas rendre aveugle.

L’admiration saine peut être comparée à de l’estime pour l’autre. Elle peut engendrer une certaine forme de motivation : elle pousse celui qui admire à vouloir grandir, progresser…

Si admiration et amour ne sont pas automatiquement synonymes, il ne peut pas y avoir d’amour sans admiration — alors qu’il peut y avoir de l’admiration sans amour. Mais tant que "je t’admire" n’est pas confondu avec "je t’aime", l’admiration est une valeur ajoutée à l’amour.

merci à http://www.love-intelligence.fr pour son autorisation de publication.

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